Douleurs nocturnes
Cela faisait presque trop longtemps que les douleurs au visage ne m’avaient pas rendu visite. C’est assez difficile de décrire ces douleurs, elles font mal, évidemment. J’ai envie de les qualifier de douleurs nerveuses, car c’est la douleur que nous ressentons quand un nerf est touché ou pincé. Ce n’est peut-être pas aussi intense qu’un pincement de nerf lors de son paroxysme, mais c’est une intensité pas si éloignée que ça et, surtout, c’est continu. Ce qui est vraiment difficile, c’est la continuité de cette douleur à cette intensité. La mâchoire inférieure est concernée ainsi que la pommette gauche et l’œil gauche.
Si je ne savais pas que c’était des douleurs neuropathiques, je penserais que j’ai une rage de dents de toutes les dents de la mâchoire inférieure. J’ai pris du tramadol, deux fois et un Acupan. Ce n’est pas suffisant. Malgré cela, je ressens toujours vivement la douleur. Avec les antalgiques, la douleur est moins intolérable. Difficile, malgré tout, de l’ignorer. Je vais peut-être devoir prendre un autre tramadol avant de pouvoir dormir, à moins d’attendre que l’épuisement vienne clamer son dû. Après tout, j’ai déjà ingéré beaucoup trop de cachets pour aujourd’hui.
Parfois la douleur ne fait pas que m’empêcher de m’endormir, elle me réveille. Quelle que soit l’heure de la nuit, la douleur peut me réveiller. Heureusement, cela n’arrive pas trop souvent. Il faut que la douleur soit particulièrement intense pour qu’elle me réveille. Se faire réveiller par la douleur est une expérience pas très enviable, vous vous en doutiez.
C’est une expérience difficile à décrire, difficile de la retranscrire avec des mots. Il faut s’imaginer que la douleur s’entremêle avec vos rêves pour finir par vous réveiller. La douleur est la première chose qui me vient à l’esprit. C’est la première chose que je ressens. La douleur, elle est là, elle traverse tout mon dos, elle longe toute ma colonne vertébrale. Je la ressens parfaitement. Certains points sont plus douloureux que d’autres. Il est difficile de supporter la douleur tant elle est intense. Puis vient le moment où l’esprit quitte sa léthargie et entre dans la brume d’un réveil non programmé par le corps. Se rendre compte qu’il est 4H00 du matin et que c’est la douleur qui vient de me réveiller n’est pas une expérience que je recommanderais. La brume reste et la seule sensation que je perçois, c’est la douleur qui me traverse le corps. J’ai beau me tourner et me retourner, aucune position vient soulager la douleur. Il ne reste plus qu’à me recroqueviller et attendre que ça passe. J’ai l’impression que le temps s’éternise, que le flot du temps ralentit et que tout est en suspens, sauf elle, sauf la douleur. Elle est envahissante et omniprésente. Toute mon attention est tournée vers elle. Il n’y a qu’elle et moi. Je dois lutter un temps bien trop long avant de pouvoir me rendormir ou qu’il soit l’heure de se lever pour commencer une nouvelle journée productive.